La recette publicitaire enregistrée par le secteur audiovisuel au Sénégal s’élève à 15 milliards dont 5 pour la télévision. Un chiffre qui montre que la publicité est en pleine croissance au Sénégal.
La libéralisation du réseau hertzien a permis à bon nombre de promoteurs audiovisuels de se positionner et de conquérir ces nouveaux marchés. Cette nouvelle culture de la publicité dans notre société a aussi encouragé les professionnels du secteur et ainsi nous sommes à même de dénombrer pas moins d’une vingtaine de nouvelles agences-conseils, une dizaine de régies, 5 agences de publicité virale et des centaines d’agents de gestion de sites sociaux.
Cependant, cette croissance de la publicité se heurte aux manquements aussi bien au niveau institutionnel qu’au niveau de la réglementation du secteur.
En raison de la concurrence, certaines agences publicitaires, pour se faire une image, n’hésitent pas à verser dans la provocation, l’exagération ou la promotion de produits illicites tels que les crèmes éclaircissantes. Et, bien sûr, le Conseil de régulation ne cesse d’intervenir en demandant le retrait de ces productions des écrans.
Des dispositions légales et réglementaires sont prévues pour régir la publicité dans les médias audiovisuels. Il s’agit de la loi 83-20 du 28 janvier 1983 , de la loi 2006-04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA et les cahiers des charges applicables aux télévisions et radios.
Par exemple, l’article 9 de la loi 83-20 du 28 janvier 1983 interdit toute publicité mensongère. Quant à l’article 12 de la loi 2006-04 du 4 janvier 2006, portant création du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, il dispose que le CNRA exerce le contrôle par tous les moyens appropriés sur le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires, diffusées par les médias audiovisuels publics comme privés. Une disposition qui lui a permis, dans un avis trimestriel rendu public, d’exiger la cessation immédiate de la publicité d’un produit destiné aux hommes, réputé dangereux pour la santé.
Cependant, les annonceurs se tournent vers les réseaux d’affichage qui sont hors des compétences du CNRA. Le réseau d’affichage et l’Internet représentent, par excellence, les limites de la loi sur la publicité.
Il faut noter également que la loi sur la publicité ne prend pas en compte la publicité par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, à part l’obligation d’identification, de transparence. Cela amène aujourd’hui le régulateur à réfléchir sur le cadre et les limites juridiques de son action.