Dans le cadre de sa mission, le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel procède au monitoring des médias audiovisuels, afin de veiller au respect de la loi et des principes fondamentaux qui garantissent les droits des citoyens et usagers des médias, la paix sociale et la cohésion nationale. Dans cet exercice de contrôle et de régulation de l’activité du secteur, la référence est la loi ou les cahiers des charges signés par les opérateurs, radio ou télévision.
Traitement des plaintes des usagers et opérateurs
Une dimension importante du travail est de faciliter l’accès au régulateur. La loi prévoit que le public, comme les opérateurs, puisse introduire des plaintes ou des réclamations.
En 2013, le CNRA a enregistré des plaintes de citoyens sur le contenu des émissions de télévision, notamment sur le caractère dommageable des contenus sur les divers publics. Des opérateurs ont également saisi le CNRA.
Les plaintes formulées portent essentiellement sur :
– la diffusion de scènes en porte-à-faux avec les valeurs morales et religieuses de la société sénégalaise ;
– la représentation d’enfants en situations inappropriées telles que la consommation d’alcool ;
– les atteintes à la pudeur, l’exposition de nudités corporelles ;
– le traitement inapproprié et indélicat de questions telles que le suicide ;
– le traitement grossier et/ou violent des activités de lutte ;
– la diffusion de déclarations xénophobes, ethnicistes ou discriminatoires ;
– les émissions et propos grossiers ou insolents ;
– les pratiques de désinformation ;
– le traitement déséquilibré des affaires judiciaires dans une logique accusatoire ;
– la question de la protection des droits télévisés des manifestations sportives ;
– les fautes dans la transcription du wolof ;
– les contenus de peu d’utilité pour les téléspectateurs ;
– la publicité en faveur du tabac ou des jeux d’argent.
Le CNRA traite, au cas par cas, les plaintes et réclamations dont il est saisi. Après enquête, consultation des services juridiques et délibération, le CNRA rend sa décision.
De manière systématique, la démarche du CNRA a consisté à prendre contact avec la par- tie incriminée, lui signifier par courrier le grief formulé à son encontre et lui rappeler la dis- position légale ou réglementaire qui s’applique et à laquelle il doit se conformer, sous risque la sanction prévue.
Les enquêtes requièrent parfois du CNRA de dépêcher une mission dans la localité où opère le média incriminé ou concerné.
Beaucoup de cas de mise en demeure sont encore recensés qui illustrent l’ignorance ou l’inobservation de la loi.
Le CNRA constate, pour s’en réjouir, que nombre d’opérateurs et annonceurs font rapidement amende honorable et suspendent la diffusion d’émissions ou de publicités incriminées sans délai, après interpellation.
Le CNRA enregistre aussi des demandes en vue de l’organisation de séminaires de mise à niveau à l’intention des professionnels des médias, sur les risques de menace à l’ordre public et les règles d’éthique et de déontologie.