La Délégation du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel du Sénégal (CNRA) composée des Conseillers, Matar Sall, Jean Meïssa Diop et de Mame Ndiack Wane, Coordinateur de la Cellule d’appui et de planification, a pris part à la Conférence du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) tenue les 14 et 15 octobre 2013, à N’Djamena, capitale du Tchad.
Après l’ouverture officielle de la Conférence par le Premier ministre du Tchad, M.Djimrangar J. Dadnadji, les participants ont échangé sur le thème « Quelles gouvernances des instances de régulation des médias face aux défis de la démocratie et de la transition numérique ? ».
Sur la question de la gouvernance à l’heure de la convergence numérique, le Conseiller Matar Sall du Sénégal et ses collègues estiment qu’il faut créer les conditions d’une transition réussie. Présentant l’expérience sénégalaise, ils rappellent que « le gouvernement a mis en place un Comité National pour le passage de l’audiovisuel de l’analogique au Numérique (CNN). Ce comité, à l’issue d’un processus de dimension nationale basé sur une concertation entre les acteurs publics et privés, sous la conduite de l’Etat, a remis le document de stratégie de passage de l’analogique au numérique ».
Ainsi, il s’agit, après le basculement au numérique, de trouver les méthodes et les dispositions pratiques à mettre en œuvre pour une régulation objective du nouveau paysage audiovisuel, selon la délégation sénégalaise. Face à cette situation, il faut requalifier l’action de régulation car la chaîne de valeur audiovisuelle va se redessiner avec notamment la vulgarisation de nouveaux médias et donc de contenus supplémentaires à réguler.
Face aux dérives observables déjà avec le tout numérique, le Cnra a plaidé pour la mise en place de politiques de régulation cohérente et efficace et aussi une harmonisation des règlementations et une véritable collaboration entre les instances. Pour ce faire, il s’agit également d’encourager un ancrage national au niveau des programmes avec une priorité à la production nationale à un pourcentage fixé par les textes législatifs et réglementaires en veillant sur la diversité culturelle et linguistique des programmes. A cet effet, le Cnra a invité ses pairs à veiller à la protection des droits des personnes, notamment issues des couches « dites vulnérables », au respect des institutions de la République, du pluralisme, de l’enfance ainsi qu’à la préservation des mœurs dans les programmes audiovisuels.
Au terme des rencontres de N’Djamena, la feuille de route 2014-2015 du REFRAM a été adoptée. Trois thèmes majeurs de coopération ont été retenus: les médias de service public, la protection des mineurs et le traitement des plaintes. Poursuivant la dynamique des feuilles de route précédentes, le REFRAM accorde de l’importance aux projets portant sur le pluralisme politique et l’égalité hommes-femmes dans les médias.
Auparavant, le Secrétaire général de la Francophonie, M. Abdou Diouf, a adressé un message de soutien au REFRAM – composé de 29 membres – et rappelé l’engagement pris par les Etats lors du Sommet de la Francophonie à Kinshasa (2012) en faveur de «la liberté de la presse, qui repose sur la pluralité des médias et la libre communication de l’information, de la pensée et des opinions, (et qui) constitue une composante essentielle de la vie démocratique ».