- Quels sont nos sacrés aujourd’hui, au Sénégal ?
Sont-ils reflétés dans les contenus proposés par les télévisions, notamment les séries ?
Les sociétés modernes, sécularisées ont, de plus en plus, une vision du sacré dans un sens non – religieux, pour qualifier des valeurs jugées essentielles. La notion de sacré s’exprime à travers des formes institutionnelles qui ont pour fonction de renforcer les structures sociales. Aujourd’hui, l’État, la technologie, la liberté d’expression sont sacralisés de façon étroitement corrélées au point que toute sacralisation non conscientisée est potentiellement source d’aliénation. «Ce n’est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique». Le divertissement n’exclut ni le sérieux ni la bienséance.
- Quelle est notre exigence de professionnalisme ? Quelle est la qualité technique, artistique, esthétique des contenus proposés par les télévisions, notamment à travers les séries ?
Nous ne saurions être le gendarme de qui que ce soit. Nous serons toujours les yeux et les oreilles de la société.
Le choix du CNRA est celui de la pédagogie, de la co-régulation que l’on retrouve dans l’air du temps. Tout comme nous éduquons nos enfants différemment dans nos foyers, la puissance publique adopte nécessairement un rapport différent à l’autorité. C’est pourquoi nous envisageons la problématique en termes d’éducation par les médias, mais également d’éducation aux médias.
Nous avons choisi d’ouvrir le débat, d’inviter et amener toutes les parties prenantes à y réfléchir et contribuer à la discussion. Cet appel est destiné à vous acteurs de la chose, vous penseurs de la chose, nous Régulateur de l’affaire, mais aussi et surtout, à la société elle-même. Les femmes, les hommes, les ados, les enfants qui passent des heures devant le petit écran. Tous les usagers des télévisions et des radios. N’oublions pas que le théâtre est traditionnellement un genre que la radio a popularisé sur les ondes. Pour ce faire, nous invitons tout particulièrement les journalistes et les médias, à remplir leur rôle de médiateurs sociaux en permettant que la réflexion produite arrive aux citoyens et usagers pour alimenter le débat.
C’est aussi le lieu d’inviter le service public à mieux coller aux exigences de pluralisme, même s’il reste constant que les contraintes de sa mission demeurent en inadéquation avec les moyens devant lui permettre de faire face à ses obligations démocratiques. Ce serait une voie tracée pour confondre les critiques les plus acerbes qui lui reprochent non sans fondement, de demeurer d’une époque à l’autre, la voix de son maitre… du moment.
A la réflexion, au débat de se poursuivre de manière éclairée et constructive dans la société. Nous appelons toutes les composantes de la société, les médias en premier, à œuvrer au respect et à la promotion des diversités notamment linguistiques. Parler aux gens dans une langue qu’ils ne comprennent pas, c’est comme comploter contre eux. Respecter les différences c’est aussi travailler à ce qu’aucun Sénégalais ne soit destiné à rester sur le bord de la route, alors que le mouvement se veut vers l’émergence.
De quel Audiovisuel voulons- nous ?