Le pluralisme et la diversité ne sont pas opposables à la liberté d’expression. Tout comme la comédie est à l’opposé de la pitrerie.
Se pose alors la question à laquelle nous sommes tous invités à répondre : de quel audiovisuel voulons- nous ?
Il nous faut faire de la prospective sur la protection des enfants, la protection des valeurs, les excès de la médecine traditionnelle, les questions de santé publique… Charge à nous Régulateur et Législateur de faire bon usage de la réflexion collective, du débat ouvert et ultimement de traduire leurs résultats dans les cahiers de charge des radios et télévisions. C’est le fondement de la liberté d’expression et des enjeux de société.
Ce qui nous préoccupe, c’est la qualité et l’impact des productions sur la société. A cet effet, nous avons soumis à l’Autorité, douze projets de textes concernant les gouvernances du secteur, les indispensables réformes devant accompagner les évolutions contemporaines.
Pour remédier à l‘absence constatée jusqu’ici, de politique de l’audiovisuel et de volonté de rationalisation du secteur de la part de l’État, il est important en effet, d’identifier et souligner les causes profondes et les conséquences de cette situation. Ainsi, des fréquences radio et surtout télé ont été attribuées sans soumission ni examen de dossier et sans offre télévisuelle digne de ce nom. Le critère subjectif a bien souvent été mis en avant, au gré d’intérêts particuliers d’individus et de groupes de pression ayant noué des rapports clientélistes avec l’État et surtout avec son chef.
Aujourd’hui, il est urgent de faire évoluer la situation et le cadre juridique. Les textes doivent être soumis à l’appréciation et à l’évaluation critique et contributive des différents acteurs du secteur pour validation et, le cas échéant, adoption. D’où la création d’espace de concertation par le Régulateur.
Le CNRA a procédé en août 2013, à un sondage national sur l’Audience des moyens de communication traditionnels et modernes et un autre, en janvier 2014, sur les habitudes et les attitudes des jeunes face aux médias. Il en ressort quelques indicateurs d’impact dignes d’attention.
L’étude révèle que la radio et la télévision arrivent en tête des habitudes de fréquentation média, avec chacune un taux de pénétration des foyers de 75% sur l’ensemble du territoire. Dont 97% en milieu urbain. Elles sont suivies en cela de la presse et d’Internet qui affichent des taux de pénétration respectifs de 54% et 30%.
Selon les analyses socio-démographiques, il ressort que les jeunes (18-34 ans), les personnes instruites, les fonctionnaires, les élèves, les étudiants et les cadres sont les plus enclins à regarder la télévision.
De quel Audiovisuel voulons- nous ?