L’argent dans les spectacles, la publicité médicale, la violence en politique et dans le sport, les jeux par serveurs et SMS, le non respect de la diversité culturelle altèrent les programmes des radios et télévisions.
PREAMBULE
Le suivi de la programmation audiovisuelle du premier trimestre de l’année 2014, à partir d’un échantillonnage des services de monitoring du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel laisse constater des dysfonctionnements et manquements récurrents.
L’Assemblée du Collège des Conseillers du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, après en avoir délibéré en sa séance du 8 mai 2014, rend public le présent avis trimestriel.
I/ DYSFONCTIONNEMENTS ET MANQUEMENTS
Les dysfonctionnements et manquements relevés concernent les points ci-dessous énumérés.
1/ Des émissions de voyance, avec l’utilisation de serveur surtaxé sans indication de coûts à l’écran, au cours desquelles les animateurs prétendent répondre aux questions de toute nature du public.
2/ La récurrence des jeux avec des serveurs et/ou des sms faisant appel à tout public, notamment le public jeune, et sans informations fiables sur les conditions qui gouvernent l’organisation de ces jeux ; l’étalage et la distribution de billets de banque et divers autres produits sur les plateaux de télévision.
3/ La publicité par des médecins professionnels d’entreprises et de services médicaux avec affichage à l’écran des tarifs associés à des moyens de paiement par transfert, des prestations en violation de la loi, de l’éthique, de la concurrence, de la déontologie médicales.
4/ Des émissions à caractère médical qui traitent de thématiques et de concepts par des tradi-praticiens autoproclamés dont la manipulation relève de professionnels et dont le caractère sensible préfigure des dangers pour la santé des populations.
5/ De la sur médiatisation de dossiers judiciaires ou susceptibles de connaître une issue judiciaire, au détriment de la présomption d’innocence, de la dignité et de l’honneur des personnes mises en cause.
6/ Le traitement, à la limite de la légèreté, de questions relatives à la diversité culturelle, particulièrement celles qui concernent des minorités ethniques dont les us et coutumes, mal compris ou mal expliqués, peuvent conduire à des appréciations préjudiciables à la cohésion nationale.
7/ Les émissions et programmes de divertissement, marqués par les danses obscènes, qui occupent l’antenne à longueur de journée.
8/ Des émissions qui relayent la violence dans le sport, particulièrement lors des « face à face » d’avant combats de lutteurs, des reportages sur les matches de football. La violence atteint des proportions telles qu’elles se manifestent même par des affrontements entre équipes de reportage rivales et concurrentes
9/ Les images de corps mutilés et/ou en décomposition reprises des reportages réalisés par des chaînes étrangères dans des zones de conflits (Centrafrique, Irak, Syrie, Afghanistan). Ces télévisions, occidentales pour la plupart, se gardent bien pourtant de montrer des images de soldats ou d’otages originaires de leurs pays dans certaines conditions dégradantes.