Harmonisation avec le cadre régional
Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont organisé un atelier national sur la transition numérique
au Sénégal, les 9 et 10 décembre 2013, à Dakar.
Sept années se sont écoulées depuis la signature de l’accord GE06 de l’Union internationale des Télécommunications de 2006, qui recommande aux Etats membres de l’UIT de passer de l’analogique au numérique, pour la radio et la télévision, au plus tard le 17 juin 2015.
Le temps est compté pour achever cette transition numérique dans les conditions adéquates. Les Ministres chargés de la Communication, des Télécommunications et des TIC ont demandé à la Commission de l’UEMOA d’élaborer un programme en vue d’accompagner les Etats de l’Union dans ce processus de transition numérique. La Commission de l’UEMOA a conçu un programme en deux volets :
• l’adoption des normes communes de compression et de diffusion numériques, ainsi qu’une feuille de route régionale ;
• l’appui direct aux Etats membres.
L’ambition est de mettre en cohérence les efforts de l’ensemble des États membres de l’Union, en veillant à une forte implication de tous les acteurs, notamment les radios et les télévisions, les structures publiques et privées concernées, ainsi que les populations.
La conjugaison harmonieuse des efforts de tous les acteurs devrait se traduire par une tran- sition réussie, avec deux objectifs majeurs :
• le passage au numérique dans les délais, au niveau de toutes les radios et télévisions de l’espace communautaire ;
• la réception de plusieurs chaînes de télévision numérique, à moindre coût, par les populations.
Dans cette perspective, une grande campagne de communication en direction des populations est prévue, afin qu’elles se préparent à passer au numérique dans de bonnes conditions.
Le rôle du régulateur pour accompagner cette transition numérique est critique. Il doit forger le consensus autour d’une vision adaptée de la société de l’information, orienter le processus pour relever les défis liés au basculement vers le numérique. Le grand défi est la réduction de la fracture numérique, l’accès à l’information, et donc au numérique, pour tous les Sénégalais où qu’ils résident et quelle que soit leur condition.
Le régulateur devra accompagner la gestion des fréquences qui vont se libérer, notamment le développement de l’offre de services avec la possibilité de lancer de nouvelles chaînes ayant une large couverture ainsi qu’un plus grand accès des populations à Internet. La gestion de tous ces enjeux liés à la transition au numérique ainsi qu’aux évolutions technologiques appelle à des compétences et des qualifications professionnelles versées dans les sciences sociales et les sciences de l’information et de la communication, entre autres. Elle appelle à un élargissement et un approfondissement du champ de compétences du régulateur, afin de renforcer davantage la capacité à concevoir une régulation adéquate et adaptée aux audiences, aux différents réseaux et supports de communication et à l’offre de contenus.