par admin | Avr 8, 2024 | Activités nationales
Des médias audiovisuels ont, à la suite de la publication de la liste des membres du nouveau
Gouvernement, dans des éditions spéciales, failli gravement à leur responsabilité.
En laissant leurs collaborateurs (journalistes et/ou chroniqueurs) tenir des propos extrêmement
dangereux, et avec une légèreté extrême, consistant à remettre en cause ou à questionner la
nomination du nouveau Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique sur des considérations
exclusivement religieuses, les médias concernés ont violé la réglementation, notamment la
Constitution et leur Cahier des charges.
Selon la Constitution, dont le préambule proclame « l'accès de tous les citoyens, sans
discrimination, à l'exercice du pouvoir à tous les niveaux » et « l'égal accès de tous les citoyens
aux services publics » :
– « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité
devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion.
Elle respecte toutes les croyances » (article premier) ;
– « Tout acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, de même que toute
propagande régionaliste pouvant porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat ou à
l'intégrité du territoire de la République sont punis par la loi » (article 5).
Selon les Cahiers des charges des médias audiovisuels, le Concessionnaire veille, en
particulier à ne pas diffuser :
– des propos ou contenus de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale et la
cohésion sociale, notamment ceux susceptibles d’entraîner ou de provoquer une
confrontation entre les religions, les confréries ou les communautés ;
– des propos incitant à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion et à la
marginalisation.
Par ailleurs, il est aussi noté de plus en plus dans les séries télévisées, une forte présence de
contenus dont la diffusion est interdite, notamment les propos stigmatisants, déshonorants,
dévalorisants ou injurieux à l’endroit de certaines communautés ou ethnies.
Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, conformément à sa mission de veiller au
respect de la réglementation et face à l’irresponsabilité qui ne cesse de prendre de l’ampleur
dans les médias et aux dangers qu’ils pourraient constituer pour la vie en communauté, la
cohésion sociale et la cohabitation pacifique, après en avoir délibéré :
Met en garde les médias audiovisuels et les appelle à prendre les mesures appropriées
pour ne plus diffuser de contenus ou propos de nature à porter atteinte à la vie en
communauté ou à constituer une menace pour la cohésion sociale et la cohabitation
pacifique.
Pour l’Assemblée du CNRA
par admin | Avr 2, 2024 | Activités nationales
Depuis quelques temps, des médias audiovisuels servent de tribune ou de cadre à Monsieur Tahirou SARR, en diffusant ou en relayant ses propos susceptibles d’inciter à la haine, à la discrimination, au racisme, à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion envers une communauté ou d’installer des troubles sociaux et des tensions entre Etats voisins appelés à vivre en bonne intelligence et en harmonie.
La diffusion de tels contenus est strictement interdite par la réglementation, notamment la Constitution et les Cahiers des charges des médias audiovisuels.
Selon la Constitution, le peuple du Sénégal souverain affirme sa détermination à lutter pour la paix et la fraternité avec tous les peuples du monde.
Le CNRA appelle instamment les médias audiovisuels, quel que soit leur mode de diffusion, à mettre un terme définitif à de pareils manquements en s’interdisant, conformément à leur Cahier des charges, la diffusion de contenus ou propos de nature à porter atteinte à la vie en communauté ou à constituer une menace sur la cohésion sociale et sur la cohabitation pacifique entre les peuples sous peine de s’exposer aux sanctions prévues par la règlementation.
par admin | Mar 22, 2024 | Activités nationales
La série « Bété Bété » que diffuse actuellement la SEN TV, a fait l’objet de plusieurs plaintes et récriminations devant l’Organe de régulation. Le CNRA, après avoir visionné des extraits de certains épisodes de ladite série, a pu constater plusieurs manquements à la règlementation. Dans la série, sont régulièrement notés des propos, comportements et images injurieux ou déshonorants à l’endroit d’une partie de la communauté.
La diffusion d’une telle production constitue une violation du Cahier des charges relatif à l’établissement et/ou l’exploitation d’un service de télévision privée commerciale, notamment en son article 12.
Selon cet article, « Le Concessionnaire veille, en particulier à :
- ne pas diffuser des propos incitant à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion et à la marginalisation ;
- ne pas diffuser des propos ou contenus de nature à constituer une menace sur la stabilité nationale et la cohésion sociale, notamment ceux susceptibles d’entraîner ou de provoquer une confrontation entre les religions, les confréries ou les communautés (…) ».
En considération des éléments ci-dessus, le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, conformément à sa mission de veiller au respect de la réglementation et, après en avoir délibéré en sa séance du 19 mars 2024, enjoint à la SEN TV de veiller à ce que des propos, comportements et images malveillants ou injurieux à l’endroit d’une quelconque partie de la communauté ne soient plus diffusés dans la série « Bété Bété ».
Le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel appelle la SEN TV à prendre les mesures appropriées pour se conformer à la présente observation.
par admin | Mar 22, 2024 | Activités nationales
Le CNRA rappelle que selon la décision fixant le nombre, la durée, les horaires ainsi que les modalités de réalisation de l’émission de propagande électorale réservée aux candidats à l’élection présidentielle diffusée à la Radio Télévision Sénégalaise (RTS).
par admin | Mar 13, 2024 | jeune public
Quel est l’impact des médias sur nos enfants ? Quel est l’impact des heures passées devant la télévision et les contenus questionnables ? Que signifie l’arrivée des multimédias dans les foyers et quels sont les effets de leur utilisation croissante par les jeunes ? Comment en tirer le meilleur bénéfice ?
Extraits de l’article de Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie, Directeur de Recherches à Paris-X Nanterre, France.
Dès l’âge de 2 ans, un enfant est capable de se détourner de ce qui le dérange, notamment en quittant la pièce ou en changeant de chaîne quand il est plus grand. Cela dit, les scènes représentant des événements de la vie réelle sont celles qui présentent le plus de risques de le perturber. Cette catégorie comprend notamment les sujets d’actualité comme la guerre, les famines dans les pays étrangers, et les scènes dans lesquelles des animaux sont blessés ou tués.
Mais, autant que ce qui est montré, c’est son contexte émotionnel qui importe pour l’enfant petit. Pour lui, voir un soldat tirer au fusil mitrailleur est moins perturbant que de voir des gens hurler, pleurer, sortir de leurs maisons en courant. Et il est encore plus perturbé lorsqu’il ne sait pas quelle valeur attribuer à cette intensité émotionnelle, comme c’est le cas lorsqu’il voit des images pornographiques.
Certaines images – notamment les images violentes – peuvent provoquer chez l’enfant un stress émotionnel intense, sous la forme d’émotions massivement désagréables comme l’angoisse, la peur, la colère ou le dégoût. Et, pour se protéger contre ces impressions désagréables, il tente de les transformer. Il utilise pour cela trois moyens complémentaires : les mots, les scénarios intérieurs et la symbolisation sur un mode émotionnel, sensoriel et moteur.
Tout d’abord, les images violentes stimulent la mise en sens avec des mots. Les enfants qui ont vu des images violentes cherchent un interlocuteur, alors que ceux qui ont vu des images ne contenant pas de scènes de violence s’en détournent.
Un deuxième moyen qu’ils ont pour élaborer le choc émotionnel de ces images consiste à se raconter de petits scénarios dans lesquels les héros du film agiraient différemment, ou des scènes dans lesquelles ils s’imaginent eux-mêmes dans une situation identique. Ces petits scénarios intérieurs sont parfois racontés, mais certains enfants ont besoin de passer par la construction d’images matérielles pour les expliciter et les communiquer, comme des dessins, des story-boards, des photographies ou la réalisation d’un petit film.
Enfin, un troisième moyen qu’ont les enfants pour élaborer la forte charge émotionnelle des images violentes consiste dans les manifestations non verbales. Certains d’entre eux présentent en effet des attitudes, des mimiques et des gestes qui évoquent ceux qu’ils ont vus représentés, mais il s’agit d’une imitation « pour de faux ». En fait, là encore, c’est une manière de prendre de la distance par rapport à ce qu’ils ont éprouvé et de le socialiser en se rassurant sur le fait que les autres ont éprouvé la même chose.
C’est pourquoi les parents qui voient leurs enfants jouer à imiter des scènes pénibles qu’ils ont vues au cinéma ne doivent pas les en empêcher, bien au contraire ! C’est une façon pour eux de prendre de la distance et d’éviter que le choc émotionnel qu’ils ont ressenti se transforme en traumatisme durable.